" Etre libre, être soi, s’épanouir, pour soi, en soi, avec soi ou à la limite ceux de son clan ". Cette recommandation narcissique, très partagée aujourd'hui, nous rend-telle vraiment heureux ? Le décentrage de soi, pour tendre la main à l'autre, n'est-il pas au contraire un bon objectif pour se sentir mieux ? Ce sont ces questions fondamentales que posent Patrick Tudoret dans dans son dernier ouvrage, sorti chez Taillandier, il y a quelques jours : Petit traité de bénévolence . L'auteur y sort d'un injuste oubli le concept de "bénévolence, qui signifie étymologiquement "vouloir du bien". Il distingue bien cette idée de ses cousines : l'empathie, la fraternité, la gentillesse, l'altruisme, l'amitié... plus condescendantes, moins humbles. Avec la bénévolence, Patrick Tudoret dénonce notre ricanement impuissant, les fameuses passions tristes de Spinoza (jalousie, haine, envie) mais aussi les bons sentiments, la compa...