Malgré toutes ses victoires à travers l'Europe, Napoléon a
fini par chuter en 1814 puis en 1815 en raison de son incapacité à faire céder
l'Angleterre. Cet adversaire a créé et financé plusieurs coalitions successives
des pays voisins de la France, qui ont épuisé l'effort de guerre de l'Empire.
Pour faire face à cette menace, Napoléon, après avoir perdu sa flotte à
Trafalgar, n'avait plus qu'une solution pour faire plier l'Angleterre : le
blocus continental. Cet arme devait priver les Anglais de leur principale
ressource, à savoir le commerce. Hélas pour lui, il ne réussit jamais, en dépit
de ses armées de douaniers, à faire respecter par les pays européens alliés, de
la Russie à l'Italie, en passant par les Pays-Bas et l'Espagne, l'interdiction
de commercer avec la Grande-Bretagne. Les dirigeants de ces pays fermèrent les
yeux ou encouragèrent la contrebande. Le blocus ne marcha jamais, l'Angleterre
se renforça et l'Empire s'épuisa.
Avec le Brexit, c'est la revanche de Napoléon car
aujourd'hui c'est le Royaume-Uni qui a décidé, de son plein gré, de se mettre à
la merci d'un blocus rendu cette fois-ci étanche par les 50 types de documents différents à soumettre aux douanes pour exporter depuis le Royaume-Uni. Le marché unique
européen, si nécessaire au commerce anglais, hier si simplement accessible, se dresse désormais comme une forteresse de bureaucratie. Le petit caporal qui dort aux Invalides n'a pas fini de rire
dans ses cinq cercueils de fer-blanc, acajou, plomb, ébène et porphyre.
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